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Sur un banc politique, prendre le temps…

juillet 26, 2011

Tout va si vite.

Depuis un moment, j’ai l’impression d’être au volant, départs de vacances, je double, je freine, le paysage change sans cesse, mais je suis  coupé de tout ceci. Dans mon habitacle climatisé, je ne vois que trop tard que tout à changé, l’orage s’est abattu, je ne peux éviter le carambolage.

La route était toute tracée, tout se mettait en place. DSK allait être candidat, sur la base d’un projet de gauche plutôt intéressant, et je pensais m’investir pour le soutenir ; le reste n’était que péripéties.

Il y a eu une première bourasque, avec Fukushima. Moment important, avec des incidences politiques.

Puis la brutale averse, l’ouragan. Toutes les voitures sont retournées : à quelques jours d’être officiellement candidat, DSK se fait piéger, ou se saborde. Tel Zidane en Finale, le coup de boule malheureux répond à l’incitation maligne, et fait perdre son camp. C’est ce que l’on pense tout d’abord.

Le soleil réapparait, la brume s’échappe de l’asphalte. Je m’écarte de cet ensemble figé de métal et de scènes dépassées, le scénario a changé, changeons de DVD. Ou plutôt non, sortons de la route, participons à quelque chose de nouveau. La garrigue humide happe déjà les premiers rayons de soleil, les odeurs sont multiples et apaisantes. Le calme, et le dialogue avec la nature me font du bien.

Un moment de retrait, de respiration politique. Malgré le retrait de DSK, la victoire reste possible, probable, même si ce sera difficile. Que faire ? Au PS, la primaire est lancée. Faut-il choisir, déjà ?

Les deux candidats ont la carrure, l’intelligence, une assise politique. Les deux me satisfont.

Martine Aubry aurait plutôt ma préférence face à François Hollande. J’ai un souvenir mitigé de sa direction du PS durant plusieurs années, même si le referendum européen n’a pas rendu sa tâche facile. Mais rien n’a alors été tranché, le parti s’est plutôt recroquevillé, n’a pas rebondit après le 21 avril 2002. De son côté, Martine Aubry a été choisie sur un projet de rassemblement, et  a réussi à le faire vivre, à remettre le parti au travail, en ordre de marche. Bien sûr l’impérieuse nécessité s’est imposée, tout le monde voulait enfin aller dans la même sens, mais elle était sans doute la bonne personne.

Pour autant je me laisse encore le temps de confirmer mon choix. En effet François Hollande me paraît mieux préparé, ce qui compense son manque d’expérience ministérielle, plus motivé, et il a mieux mis en scène ses soutiens. Le soutien de personnes comme Pierre Moscovici, Didier Migaud, André Vallini ou Aurélie Philippetti me paraît intéressant.

Je m’en remettrai donc à des sujets comme le nucléaire, la lutte contre la délinquance (sur laquelle Manuel Valls dit depuis longtemps des choses intéressantes et structurées), la protection de l’environnement, là où le projet socialiste laisse des marges de manoeuvre, pour trancher.

Il y a donc ce premier vote de la primaire socialiste.

Puis il y a ensuite la campagne elle-même.

Et là encore, mon choix n’est pas fait. J’ajoute en effet à la palette des possibles un vote pour Eva Joly. C’est actuellement la candidate qui m ‘enthousiasme le plus : sa rigueur, son sens de l’éthique, bien sûr sa conscience de la nouvelle société écologique, son parcours.

Pour autant le vote est une alchimie complexe : voter avec son coeur au premier tour n’est possible que si cela ne met pas en péril la présence de la gauche au second tour.

Dans tous les cas il reste de long mois pour analyser et confronter ces candidats, ces programmes… Regardons calmement ce qui peut être fait.