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Modem : ces questions que nous devons nous poser…

avril 5, 2008


Ces questions qui nous travaillent, sans doute y est t-il confronté lui aussi. Désormais nous sommes obligés de les lui poser ou les lui opposer. En effet le PS est entré en discussion, en de nombreux endroits, avec le modem, à l’occasion de ces municipales.

Les résultats ont montré cette fois-ci pour le modem l’échec de la tentative de se poser en arbitre, et la difficulté de tenir une ligne centriste et cohérente. Mais il y aura d’autres élections, et certaines questions restent posées.

La question de l’alliance peut entrainer des tensions et des interrogations dans le parti. Bien sûr certaines sont d’ordre tactique, ou relèvent du réflexe dogmatique. Pourtant l’émergence d’un modem fort, concurrent ou partenaire, serait bien une reconfiguration du paysage politique, porteuse de risques comme d’opportunités.

Qu’est-ce que le modem ?
1 De l’udf au modem
2 Qu’est-ce aujourd’hui ? Vers où se dirige le modem ?

Quel doit être le positionnement du PS vis à vis de celui-ci ?
1 La pratique nouvelle et décomplexée d’alliances municipales avec le modem
2 Risques et opportunités pour le PS

Qu’est-ce que le modem ?

1 De l’udf au modem

Suite à l’élection présidentielle le parti de notables de centre droit qu’était l’UDF a entamé sa mue. Depuis quelques années déjà, il s’était distingué du ralliement systématique au grand parti de droite, qui avait essayé de le nier, de le réduire.

Le parcours inattendu de François Bayrou était la conséquence en partie de son talent et son message propre, mais aussi (surtout?) des insuffisances supposées des deux principaux candidats ou des craintes qu’ils pouvaient générer.

Il a suscité un engouement certain, qui s’est traduit par des adhésions massives et une nouvelle ambition : le centrisme autonome et l’élection présidentielle.

Pourtant, de nombreuses difficultés vont entraver la marche de ce parti : l’évolution rapide de la ligne de François Bayrou a ainsi aggloméré des partisans assez différents. L’UDF d’hier, sages bourgeois de province giscardiens, centre-droit barriste, historiques CDS, la tradition chrétienne et paternaliste, le fonctionnement notabiliaire… et le modem bayrouiste de la campagne présidentielle, jeunes anti-sarkozystes, adeptes du débat et de la démocratie directe, anciens verts ou PS, extrêmes centristes.. ainsi que plein d’autres, attirés par la lumière, par la personne de Bayrou, par une forme d’apolitisme engagé ni droite-ni gauche…

Rapidement de nombreux élus ont rejoint Sarkozy, entre les deux tours notamment, puis le nouveau centre à l’occasion de la préparation des municipales et des cantonales, souvent car c’était leur famille de pensée, et qu’ils avaient été élus sur ce positionnement. Mélange de conviction et de stratégie électorale.

Les confrontations locales, les tensions, le flou, ont également pu décourager certains de ces nouveaux adhérents. Tout comme au PS, dans une moindre mesure sans doute, l’assiduité de ces nouveaux a fondu, ainsi que leur nombre.

A l’ issue des municipales, l’image donnée par le parti centriste est dégradée : peu d’élus, positionnement peu compris… Malgré l’attention qu’il a suscité entre les deux tours, ses électeurs se sont souvent partagés entre droite et gauche, et il n’a pas réussi à jouer un rôle d’arbitre, ni à se faire élire sur une stratégie d’indépendance dans les quelques villes où il se maintenait.

Si la thèse de la nécessité d’une alliance avec ce parti devenu central pour pouvoir l’emporter à nouveau est ainsi largement démentie, il ne faut sans doute pas considérer le modem comme mort. Il y a toujours eu des voix persistantes au centre. Les prochaines élections européennes leurs seront plus favorables.

Enfin l‘état encore convalescent du PS et la dégradation de la côte de l’UMP permettent à son projet de subsister à moyen terme.

2 Qu’est-ce aujourd’hui ? Vers où se dirige le modem ?

Un parti par défaut ? Avec quelle ligne ?

Il faut considérer la doctrine actée, les écrits de ce parti naissant, mais aussi les évolutions et volontés plus complexes de leurs militants et électeurs qui en disent plus sur les avenirs possibles.

Leur ligne est variable, et encore relative aux positionnements des autres partis, même s’il y a la tentative de construire une pensée plus autonome. Alors que les textes du partis se positionnent encore au centre droit, les sympatisants s’orientent plutôt vers le centre gauche.

Leur alliance avec Cap21 et des anciens verts a réellement introduit l’écologie au modem. La démocratie participative est vantée, ainsi qu’ une gestion sérieuse des deniers publics.
Le rêve européen et une vision plutôt décentralisée sont des marqueurs persistants du modem comme hier de la démocratie chrétienne.
L’idéologie affirmée comme sociale-libérale du rapport Attali peut plaire à beaucoup d’entre eux, mais pas la méthode.

Concernant la manière de faire de la politique, les sectarismes sont souvent opposés aux
vertues d’une société civile et les partis politiques sont parfois (trop facilement) critiqués par nature.
Le « ni droite ni gauche », le consensus mou, bon père de famille, cède parfois la place à des militants qui se veulent extrêmes centristes, sur une ligne contestataire à la « Marianne », intransigeants, innovants, naïfs ou critiques vis à vis de Bayrou.

Ainsi parfois la politique est décriée et décrite comme un obstacle, parfois le retour du politique (mais sans les partis, ou tous ensemble) est demandé, parfois la politique est acclamée, le modem tentant de se substituer alors à l’un des grands partis dans le vote…


Généralement la politique participative est présentée comme devant se substituer aux querelles politiciennes. Mais aussi parfois malheureusement aux enjeux nobles de la politique…

Plus largement, plus le parti évolue, plus il se retrouve confronté à ce qu’il a critiqué au PS, une divergence interne importante sur certains points, qu’il faut gérer, dont on peut aussi tirer débats et avantages.

Le modem étant au centre, à chaque élection ses partisans se divisent au second tour. Par ailleurs, les strates de sa structuration historique continuent à diverger souvent.

Ainsi le modem a été une victime de choix de l’ouverture, presque partout des dirigeants de centre droit de l’anciens udf ont quitté le navire, pour des raisons idéologiques ou opportunistes.

La ligne autonome est finallement rare, et souvent contesté par des individualités, les divisions et hésitation sont nombreuses, presque inévitables.

Plus globalement pour ces municipales, le parti fait fréquemment alliance dès le premier tour, alternativement avec les uns ou avec les autres. Dans une logique de comparaison des programmes ? Parfois.

Malheureusement une analyse concrète des dernières municipales montre plutôt que souvent ils font alliance avec ceux qui ont le plus de chance de l’emporter (c’était flagrant au premier tour, plus partagé au second), sans que ce ne soit théorisé, mais les faiblesses de quelques-uns, et la volonté d’exister font les alliances.

Mais rarement cela n’a été décisif.

Doit-il choisir entre une ligne stricto-centriste et une ligne de centre gauche ? Va t-il le faire ?

Idéalement, ils cherchent à dépasser cette structuration, pour apparaître comme une force autonome, certes centriste, mais surtout portée par sa vision et ses propositions, et non par des jeux d’alliance et de positionnement.

Certes… Ce n’est ni facile, ni peut-être fidèle à la logique (réalité?) politique, outre les règles électorales peu favorables. Cela participe-t-il de la décrédibilisation du politique, comme moyen de choix, de propositions alternatives ? Ce n’est pas l’ambition du modem, mais les effets sont bien là. Celui-ci répondra que le politique est décrédibilisé par les postures artificielles et les oppositions systématiques. C’est aussi vrai, mais ne clos pas le débat.

Le positionnement centriste autonome ressemble fort à une impasse. Une solution serait la personnification par la présidentielle autour de Bayrou, et en cas de victoire devenir quelque chose par lui même, en prenant la place d’un des deux grands partis, puis en instaurant la proportionnelle.

La défection de l’ancien UDF peut être vu de leur point de vue comme une bonne chose, une clarification… Mais pour aller vers quoi ? S’il perd son aile droite, que devient le modem ? Un parti de centre gauche ? Cela pourrait être un pari cohérent, clair, sur l’échec de la rénovation du PS. Cela serait un aveux de l’échec du positionnement centriste fondamental et originel du modem, au profit d’un positionnement par défaut, face aux faiblesses, de fond ou de positionnement électoral, du PS.


Je ne pense pas que cela soit acté avant un moment.

Suite : Quel doit être le positionnement du PS vis à vis du modem ?

Quelques enseignements des municipales..

mars 10, 2008

Un score historique de la gauche, notamment aux cantonnales, où 200 cantons ont basculés à gauche !
Des villes qui étaient depuis 50 ou 100 ans à droite ont basculées : Metz, Amien, Rodez…
De bons résultats, dont on parle peu, dans les départements d’outre-mer.
Et de nombreuses villes petites et moyennes partout en France, sauf dans le sud-est.

L’échec de l' »ouverture » sarkozyste, souvent, déclinée dans de très nombreuses villes. Cavada à Paris, Morano à Toul, Moudenc à Toulouse ou Urieta à Pau n’ont pas bénéficié de ces débauchages, souvent sources de tensions dans les équipes, de manque de cohérence. Certains relèvent que cela crée des colistiers trop silencieux… Cela a cependant permis à l’UMP de prendre Mulhouse, difficilement.

Un échec amplifié du modem : outre l’échec de Bayrou pour quelques centaines de voix, à Paris ils n’auront plus qu’un conseiller, et n’ont pas pesé sur l’élection.
Les alliances passées entre les deux tours n’ont pas été décisives, c’est peu de le dire, dans les grandes villes symboliques : alliés à l’UMP à Toulouse et à Collombes, et au PS à Marseille, ils sont perdants.
L’image brouillée du modem déroute certains de ses adhérents, entre les anciens et les nouveaux, ceux plutôt ancré à droite, ceux ancrés à gauche, les
centristes et les démocrates qui ne se situent pas seulement au centre mais veulent constituer un pôle autonome…
Est-ce la désintégration d’un projet porteur, la fin d’un mythe, ou une clarification nécessaire ?
Certains se séparent de cette expérience en laquelle ils avaient pu croire.

Quelle influence sur le Sénat ? : ces élections vont permettre une progression importante de la gauche au sénat. Celui-ci est actuellement renouvellé par tiers.
Le collège électoral comprend environ 150 000 personnes :

  • 577 députés ;

  • 1 870 conseillers régionaux ;

  • 4 000 conseillers généraux ;

  • 142 000 délégués des conseils municipaux. Ils constituent donc 95% de l’ensemble des grands électeurs du Sénat.

À partir de 2008, les sénateurs seront tous élus pour six ans au scrutin proportionnel ou majoritaire, selon la taille du département, avec renouvellement par moitié tous les 3 ans à partir de 2011.

La gauche a progressé depuis le dernier renouvellement en nombre de députés, de conseils régionaux et de conseils généraux. Mais l’enjeux pour le sénat est bien la progression aux municipales.

L’ampleur de la progression, encore difficilement mesurable au niveau global et notamment des petites communes, peut faire évoluer les équilibres lors des prochains renouvellements, en 2008 mais surtout en 2011 par moitié, alors que le corps électoral n’aura pas évolué.

Il y avait donc bien un enjeu national à cette élection locale, quoi qu’on en dise.

L’influence sur la rénovation du PS : ceci est déjà largement commenté par les journalistes.
Clairement Martine Aubry sort renforcée. Bertrand Delanoë confirme, mais est moins portée par cette victoire qui accompagne une vague rose. Il s’est déplacé dans plusieurs villes où il a fait de très bons meetings. Hollande fait une sortie honorable, il gardera une influence mais je ne pense pas qu’elle soit décisive.
Ségolène Royal a fait une campagne médiatique et s’est déplacée, avec toujours des soutiens, mais aussi des agacements. Elle a réussi à rester dans le jeu mais sans réussir à s’imposer.

Certains tentent des analyses par courants : Hazan à Reims est une proche de Aubry, Cohen à Toulouse est un ami politique de Delanoë, à Chartres et Marseille des soutiens de Royal ont perdu, Mont de Marsan a été perdu par des proches de Emmanueli, Glavany a échoué à reprendre Tarbes… Mais ce sont les électeurs qui ont tranchés, et pas sur ces bases ou marginalement.
Mais ces évolutions pourront compter dans le cadre des rapports de force de congrès.

Mais ce seront surtout les adhérents qui décideront.

Enfin, ces élections ont fait émerger de nombreuses femmes, des candidats plus jeunes, quelques encore trop rares candidat de la diversité. Cela fait bouger les lignes locales, confronte les socialistes et les dogmes à la réalité. Les questions des alliances ont été posées.

Tout ceci ne doit pas endormir le PS, cela doit le conforter au changement.

Meeting réussi de Delanoë

mars 2, 2008

Je rentre du meeting.

Beaucoup de mondes, de tous âges, bonne ambiance, belle organisation.

J’ai vraiment apprécié ce meeting, la forme, le fond, l’espoir et la joie qui s’en dégagent.

La musique très bien ce jeune groupe électro-saoul funky.

Quelques discours courts au début, sauf Malvy qui s’est attardé, des messages de soutien intéressants (Martine Aubry, maires de Saragosse et de Barcelone…)

Un bon discours combatif de Cohen, percutant et intélligent. L’homme est touchant de par une impression de timidité qu’il donne parfois. C’est vrai que c’est un moins bon orateur que Delanoë ou que Moudenc ou Forget, mais il s’améliore.

Puis Bertrand Delanoë, brillant, pertinent. Il donne son soutien à Cohen, pour la campagne et pour après, il y aura des échanges d’experience et d’idées.

Il a parlé un peu de Toulouse, beaucoup de Paris, des enjeux de cette élection, et aussi, avec humour et verve, de politique nationale.

Très à l’aise, il alterne le sérieux, le décontracté, les moments d’émotions et de rire, les passages très politiques, d’autres plus généraux.. J’ai été impréssionnée sur la forme, deux ou trois niveau au dessus de Ségolène que j’avais pu voir l’an dernier.

Il marque des points pour le futur. On le connait finalement assez mal. Je ne m’attendais pas à un tel sens politique, une telle maîtrise de la parole, à des idées claires et fortes.

Cela reste très général, un beau conte raconté, un show bien maitrisé. Les qualités apparentes sont beaucoup pour l’instant de l’ordre de la présentation et de la comm’, et que l’on ne sait pas trop encore ce qu’il pense ou propose, et on peut craindre qu’il soit classiquement jospino-parisien (ce qui a des qualités, et quelques défauts). J’ai cependant apprécié sa défense du renouveau nécessaire de la lecture et de l’engagement politique. A voir, mais on peut penser qu’il incarnera rapidement une alternative à Ségolène Royal dans le parti, ce qui la neutralisera pour le congrès de novembre et permettra éventuellement l’émergence d’une force d’interposition et de travail.

Concernant Toulouse, Cohen et lui ont voulu souligner notamment deux choses : la bonne gestion et l’innovation sont les instruments de la gauche contrairement aux caricatures.

Egalement que enfin il pourrait y avoir une formidable synergie entre la région, le département et l’agglomération urbaine, porteuse de projets intéressants.

Bravo. Une belle ambition de gauche pour la ville de Toulouse.

Pour que Pierre Cohen soit maire de Toulouse en 2008

février 9, 2008

Le bilan après un premier mandat : ici

Pierre Cohen, ingénieur de recherche en informatique à l’INRIA, né le 20 mars 1950 à Bizerte (Tunisie) estPierre Cohen maire de Toulouse maire de Ramonville depuis plusieurs mandats, et député depuis 1997. Il est le candidat du parti socialiste aux prochaines élections municipales pour Toulouse.

Toulouse, quatrième ville de France est aujourd’hui assoupie, après des décennies de gestion villageoise, « en bon père de famille » par un centre mou protecteur mais aujourd’hui dépassé par les enjeux. Nous avons des décennies de retard en terme d’innovation urbaine et sociale, d’image, d’anticipation !

Ainsi la droite se félicite de sa politique de dette 0 ! Or c’est malheureusement une communication bien peu sincère : cela a été permis depuis 20 ans par la vente d’une partie de l’important patrimoine immobilier de la commune, et surtout la communauté d’agglo ou le smtc auxquels la ville appartient sont déficitaires. Et surtout cela ne doit pas être un dogme qui entrave de réels investissements pour le futur dans cette époque charnière.

Pire, alors que le centre ville est dorloté, avec des activités culturelles, sportives et des aménagements, les périphéries paraissent accessoires ! La structure de la ville est archaïque et discriminante.

C’est ainsi toute la politique de la ville qu’il faut repenser : il faut lutter contre la segmentation sociale, la perte de lien, l’augmentation de la violence, qui sont la cause et les syndromes d’un mal plus profond. Il faut réhabiliter l’espace public, les échanges citoyens, la démocratie locale, la vie de quartier, notamment culturelle et éducative.

Par ailleurs, si la ville rose reste dynamique grâce aux grands projets à dimension nationale, autour de l’aéronautique notamment, qui la portent, ou encore de par les 100 000 étudiants qu’elle héberge, nous sommes souvent à la traîne sur les autres grandes villes.

En effet aujourd’hui nous devons faire face à des défis importants, qui sont ceux d’une grande métropole européenne en forte croissance : aménagement du territoire urbain et périurbain, développement durable, logement, innovation, recherche et compétitivité territoriale.
Il faut pour cela retrouver une réelle ambition pour Toulouse.

Pierre Cohen, sa vision d’avenir, son sérieux, sa volonté ferme et passionnée d’agir pour une ville plus ambitieuse, solidaire et innovante permettront nous l’espérons de conquérir et transformer Toulouse.

Il pourra à la fois rassurer une ville qui n’a plus connu depuis longtemps l’alternance, mais aussi porter l’espoir et faire rêver tous ceux qui étouffent, qui veulent bouger et faire renaître cette grande ville européenne.